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les mots de MEL
4 septembre 2007

la nuit j'écris...

La nuit j'écris des lettres à ceux que j'aime...
Je leur dis sans pudeur mon infinie tendresse, ma profonde estime, mon amour sincère, comme ça, pour rien, pout tout, sans retenue...

je dis à Fred qu'il est définitivement le frère que j'ai choisi d'avoir, que les seuls beaux souvenirs d'enfance, pour peu que j'en ai eu une, ce sont les notres. que je n'ai jamais retrouvé avec personne la complicité qui nous unissait, qu'il est si loin qu'il me manque amèrement et que nul jamais ne le remplacera dans mon coeur, que rien jamais n'effacera ce lien unique qui nous lie pour toujours.

je dis à Séraphin, mon vieux barbu, mon berger un peu fou, mon vieil enfant émerveillé de tout que sa candeur et sa foi en l'homme sont le signe de toute la bonté du monde, que je lui suis reconnaissante, bien qu'honteuse, de m'écrire toujours malgré mes longs silences, mais je suis sûre qu'il en connais les contenus, il aime pourtant tellement mes billets rares,  mais que je fais courts pour ne pas trop en dire, comme si mes mots étaient tabous...

Je dis à Bernard et Jean-Pierre qu'ils sont un des plus beaux couples que j'ai connu, la réserve et l'immense culture de l'un conjuguée à la malice et la gouaille de l'autre, leur tendresse complice qu'ils nous livrent sans retenue parce qu'ils savent qu'il n'y a pas pour nous de différence fondamentale entre leur bonheur et le notre...mais cela fait déjà quelques temps que le silence s'est instauré, je ne sais plus pourquoi au juste, je crois que l'état de santé de jean-Pierre m'a effrayée, j'ai peur que Bernard n'ai rien pu nous dire, qu'il soit peut-être arrivé quelque chose d'irreversible ( ce mot me fait froid dans le dos depuis que j'ai eu le amuvais goût de voir le film du même nom), je suis si lâche devant l'éventualité de la maladie, voire de la mort qui a si souvent pris ceux que j'aimais...

Je dis à Maurice, qui lui aussi en son temps a gardé les moutons, que vu la similitude de nos destins,  notre date de naissance commune mais à plus de 35 ans d'intervalles, vu le nombre de fois ou j'ai par pur hasard suivi se traces, moi la terrienne j'ose m'aventurer dans les méandres de la destinée...

Je dis à Jaqueline, qui a tant souffert, que j'ai peur qu'elle m'ait quitté sans crier gare, la mère de mon Fred, ma deuxième famille avec l'homme de sa vie qui s'est éteint après bien des années de souffrance alors que leur vie promettait d'être un peu plus sereine. Jean-Pierre est mort, malgré son courage et jaqueline à laissé la maladie l'envahir, trop seule sans doute pour se battre, destin trop lourd...

je dis à Claudie que son sourire a illuminé ma vie quand tout pour moi s'est écroulé et que si elle et Fred n'avaient pas été là quand je me suis retrouvée seule au monde, je me serais laissée sombrer dans la culpabilité et l'oubli de moi, quoique de ce côté ce ne sera jamais vraiment gagné, s'aurait pu être tellement pire..

Je dis à Ninou et laure que notre amitié de toujours nous mène souvent à eux avec délice, eux dont la vie est aux antipode de la notre, mais qui savent se mettre à portée de nos préoccupations et réciproquement, d'ailleurs, eux qui s'emballent pour nos choix de vie,  nous encourageant sans cesse..

je dis à Agnès et Yann qu'ils ont été à peu près les seuls ici à nous ouvir leur coeur et leur maison, que nos soirée sont de vrais moments de plaisir et qu'elles nous manquerons forcément...

Je dis à Katrin et Götz que si les mots limitent un peu nos pensées, la complicité franchi aisément la barrière de la langue et nos regards complices en disent souvent long...Berlin en automne, pourquoi pas?

Cela fait des années que ces phrases et bien d'autres se bousculent dans ma tête pour tous ces gens pour lesquels ma fidèlité souffre souvent de la distance,nos amis sont éparpillés au quatre coins de France et nous sommes si peu mobiles, pour le moment, en tout cas...

Je dis aussi à tous ceux avec lesquels j'ai fait pendant quatre ans bien plus que du thèâtre, ce fut pour moi bien plus qu'une famille campée sur le papier, même la pire tête de bois peut-être, quand elle ne joue pas les pestes endurcies, quelqun d'attachant, quand elle admet de montrer ses félures...

Mon problème, c'est que tous ces mots qui se bousculent et torturent souvent mon sommeil en ce moment fragile, ne franchissent jamais les méandres de mes pensées et si quelques fois je fais la folie de griffonner quelques lignes, c'est la corbeille qui les recueille sans état d'âme...pudeur, lacheté, manque de confiance, sans doute un peu des trois...j'ai parfois l'impression de passer à côté, de laisser les liens se perdre pour des raisons qui n'en sont pas...

Je vous aime!

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Commentaires
C
Je partage totalement ton sentiment sur l'éloignement, bienvenue sur ma toile!
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T
Wahou.. eh bien, tant d'amour, de douceur, de complicité, d'attachement, comme cela fait du bien à lire... Tous ces gens doivent être heureux aussi d'avoir croisé ta route, d'avoir vécu des bouts de vie avec toi... L'éloignement physique n'est pas celui du coeur et c'est cela qui compte !!!
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C
Cette nuit là, c'étaient des mots bleus...<br /> moi aussi, j'ai bien de la chance!
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A
les destinataires de ces lettres nocturnes!<br /> Les mots de Mel sont toujours des "mots doux"<br /> Bisous<br /> Any
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C
Quel plaisir de retrouver là ma partenaire préfèrée!!!<br /> J'éspère que tu vas bien, ma douce!<br /> Bisous
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les mots de MEL
  • "De deux choses Lune, l'Autre c'est le Soleil." JACQUES PREVERT. Amoureuse des mots, ne peux vivre pleinement qu'au travers de ceux-ci, qu'ils soient littérature, théâtre, cinéma, réels, imaginaires, pourvu qu'ils fassent vibrer l'âme et la nourrissent.
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