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les mots de MEL
6 novembre 2007

Etat de crise

La douleur est un enfermement, c'est la définition absolue de la solitude.

Personne ne soupçonne ni ne comprend ce que l'on peut ressentir, les mots ne sont pas assez forts.

Mon corps est un carcan qui m'emprisonne à chaque crise, et mon lit devient une cage au somptueux baldaquin que je ne peux quitter qu'en petits morceaux, le visage exsangue, d'horribles cernes mauves et gonflées sous les yeux.

Je ne me reconnais pas, ce n'est pas moi, cette souffrance, ce n'est pas juste; je m'en veux de ne pas être plus forte qu'elle, et pire, je me rend bien compte qu'elle prend de plus en plus de place dans ma vie, qu'elle me dévore, me transforme, me phagocyte, toute puissante.

Et voilà que la culpabilité me dévore...serais-je capable de relever le défi d'une nouvelle vie à venir, avec un tel handicap, il faut tant d'énergie et je suis si souvent au bord de l'épuisement.

Jusqu'où ira la maladie? ou trouvera-t-elle ses frontières? Me quittera-t-elle avant qu'il soit trop tard, qu'elle m'ait tant abîmée que je ne pourrais plus que subir?

j'ai tant cru à ce régime alimentaire qui semble soulager d'autres personnes atteintes de la même maladie que moi, je m'y suis jetée "à corps perdu", c'est le terme adéquat...je ferais, presque, n'importe quoi pour aller mieux.

Six mois à me priver  de mes plus grands plaisirs culinaires, pour voir mon état empirer, mon empire sur moi s'écrouler, m'isoler un peu plus du monde des vivants...

Vivre, c'est bien de cela qu'il s'agit...j'ai déjà eu tant de vies, si riches, je ne veux pas m'arrêter en si bon chemin...et pourtant!

Il m'arrive de ne plus en pouvoir, de vouloir très fort que tout ça cesse, de n'avoir plus le courage de supporter cette douleur qui m'envahit, malgré des doses de morphines toujours plus fortes et de moins en moins efficaces. Je sais que je n'ai pas le droit d'avoir de telles pensées, ceux que j'aime ne méritent pas ça, alors ça passe, forcément, jusqu'à la prochaine fois. Cette fois-ci, j'aurai au moins pu exprimer, un peu, ma torture, je sais que ça m'apaise.

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Commentaires
C
Tu l'as dit, je le souhaiterais peut-être à mon pire ennemi...pas sûr qu'il y ait assez de cruauté en moi!
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B
Une vraie saloperie, la SPA...
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A
................bisous Any
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C
Merci de votre passage, de votre soutien, de votre amitié. Je prend tout,la "pensée" de Stéph, le double "courage" de Tat'la force de Laurent, l'amitié-pansement d'any...mais pas la honte, non, il n'y a pas de petite douleur, ça ne devrait même pas exister, la douleur, pour personne..<br /> Et puis, il y a toujours plus grave, mais ça ne console pas, ça aide juste, qaund on peut, à relativiser.<br /> je vais mieux, la déferlante est passée, je me sens plus légère, moins épuisée, je suis sûre que vous y êtes pour quelque chose!
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A
Je pense à toi et me dis que tu as en toi une telle volonté d'éradiquer la douleur que c'est ce qui te tient debout. J'ai honte et je pleure de te voir ainsi. Pourquoi la honte? Parce que moi je ne me sors pas d'une douleur depuis le 15 Aout...une toute petite douleur je crois(bien que que l'échelle des douleurs soit difficile à évaluer).<br /> Je t'envoie mon amitié pansement.<br /> Any
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les mots de MEL
  • "De deux choses Lune, l'Autre c'est le Soleil." JACQUES PREVERT. Amoureuse des mots, ne peux vivre pleinement qu'au travers de ceux-ci, qu'ils soient littérature, théâtre, cinéma, réels, imaginaires, pourvu qu'ils fassent vibrer l'âme et la nourrissent.
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