Là où je vais...
Je suis partie une semaine, seule, sans toi, le coeur partagé entre vide et légèreté, je n'avais pas le choix...
Le premier jour était juste pour moi, pour nous. Je me suis nourrie du paysage, le nez écrasé à la fenêtre de la cuisine, comme une enfant, le potager, les terres, la si belle maison...
J'ai fermé les yeux, dés que j'ai pu être seule, et j'ai tout possédé, de toute la force de mon désir, je me suis sentie, un instant, chez moi...j'ai osé y croire vraiment, me vouloir près du but, me blottir dans un rêve éveillé, sans retenue......
Puis il fallut partir, juste quelques kilomètres plus loin, aller poser des chiffres sur mon rêve...
Chaque jour était si bien rempli de ce que seraient nos lendemains que l'absence ne me pesait pas vraiment, je portais notre projet et tu étais là, forcément...
Et puis il faut dire que ce fut un stage digne de rois, puisque nous étions une trentaine de personnes, reçues dans un hôtel ***, à manger des mets délicats en mêlant nos histoires si différentes dans la cacophonie et la convivialité, la neige était au rendez-vous, juste pour sertir un peu plus la beauté du paysage qui nous entourait...
Le dernier jour, il m'a fallut réaliser que je devais, encore, m'arracher à ce sol que je foule en discrète conquérante, à ces gens qui m'attachent, à cette vie qui n'est pas encore la mienne...
Et là, tu m'as manqué, terriblement, j'aurais donné cher pour que ce soit toi qui vienne, une bonne fois pour toute, mais il va falloir encore beaucoup de patience et je n'ai plus goût à la vie que je quitte...
Je suis revenue remplie de certitudes, mais aussi pétrie de doutes et d'angoisses qui ont fini, avec l'éloignement, par prendre le dessus. Il faut qu'on revienne vite, c'est si compliqué de mener une double vie, ou plutôt de tourner une page et d'en écrire une autre, en même temps...