D'aimer nager...
Je n'ai jamais aimé nager entre deux eaux...et me voilà emportée par des courants contraires, à me débattre en avalant des gorgées d'amertume à vous retourner le coeur...Mes bras s'agitent, frêles brindilles, et je suis bien trop loin de la côte pour que l'on m'aperçoive. L'amer n'existe pas, rien de ma réalité ne peut se voir du rivage et je bascule d'une vague à l'autre, pantin désarticulé que nul ne semble reconnaître...
Je déménage, de gros camions criards emportent ma vie et la trimbalent au gré de mes déboires, ils se garent au hasard d'un chemin, celui dont je ne voulais surtout pas, mais j'ai payé pour ce trajet précis et je n'ai plus de quoi me rendre à bonne destination, à bonne destinée. Je les aient suppliés, j'ai essayé le charme, mais rien, non RIEN n'y a fait. J'ai dû perdre ma séduction dans un carton, tout au fond d'un de ces maudits camions. Ils ont déchargé mon passé et j'ai eu beau chercher, je n'ai pas su trouver mon avenir au fond de ces cartons bien trop pleins. C'est là que j'ai perdu pied et bu la tasse. j'avais pourtant bien tout marqué: chaussures, vestes d'hiver, histoire d'amour, rires d'enfants, mes favoris, à venir...se pourrait-il qu'une faute d'orthographe ait détourné le cours de ma vie?