lettre à François...
Il est parti, silencieux, quand on ne s'y attendait pas...d'ailleurs, s'y attend-on vraiment?
Oui, je crois qu'au fond, on sait, mais il est si dur de le formuler...il n'y a que Luce qui a eu ce grand courage, de parler clairement du cancer qui rongeait son Amour, de ses espoirs et désespoirs, de ses renoncements, de la mort qui guète et qui prend...
Alors on dit, pudiquement et du bout du coeur, "il est parti".
Après nous avoir donné un dernier élan d'espoir, à nous qui sommes loin, et à ceux qui en avaient tant besoin, tu es mort en douce, en douceur, cette douceur qui émanait de toi, têtue, acharnée, mais jamais soumise.
Mais je t'entends déclamer avec Vian "je voudrais pas crever..."et résister obstinément, rester le jeune homme de 20 ans, droit dans tes sabots, cheveux aux vents et le coeur sur la main, des amis plein la maison, un petit joint au bec, faisant la nique à ce qui t'a soi-disant emporté.
Aujourd'hui, je voudrais chanter, les larmes aux yeux et le coeur léger "6 pieds sous terre, François, tu n'es pas mort, 6 pieds sous terre, tu frère encore"...
Donne bien le bonjour à Brel de ma part et n'oublie pas de donner chaque jour le courage qu'il leur faut à ceux que tu aime et qui te le rendent bien...